- Expositions
- Abbaye aux Hommes - Caen
Du dimanche 25 mars au mardi 15 mai 2018
Proposer en 2018, à l’occasion du 250e anniversaire de sa naissance, une exposition sur Charlotte Corday, la première jamais organisée à Caen, revient à interroger la mémoire de ce personnage dans l’imaginaire collectif. Car que sait-on au fond de Charlotte Corday, sinon qu’elle a assassiné Marat dans sa baignoire ? Peu de choses en vérité.
Aux yeux de la pure et tendre Charlotte, Marat incarne le mal absolu. Elle a lu dans « L’Ami du peuple » ses appels répétés au meurtre de masse et décide d’éliminer « le plus vil des scélérats, Marat, dont le nom seul présente l’image de tous les crimes », espérant que son geste en entraînera d’autres…
Et c’est ainsi qu’à l’aube de ses 25 ans, Charlotte Corday se rend à Paris qu’elle ne connaît pas, se procure un couteau dans les galeries du Palais Royal et se rend chez Marat où elle finit par être admise ayant promis de lui livrer les noms des comploteurs girondins réfugiés à Caen. Marat, atteint d’un eczéma scrofuleux, marine dans une eau vinaigrée bientôt rougie de son sang.
Après avoir été présentée tour à tour comme un monstre, puis comme une sainte, parfois comme une vierge folle, le temps est venu d’une juste mémoire de Charlotte Corday, jeune femme de son temps émancipée par ses lectures dans un contexte tragique qui lui permet de trouver sa voie et d’assumer son acte en invoquant Corneille car « Le crime fait la honte et non pas l’échafaud ». Patrick NICOLLE COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION
Charlotte CORDAY une amazone de la Révolution
Née dans une famille de petite noblesse désargentée du Pays d’Auge, Charlotte arrive à Caen dès l’âge de 9 ans avec sa famille. Après la mort de sa mère, elle se retrouve à l’Abbaye-aux-Dames avec sa sœur et y reçoit une bonne éducation, celle que l’on dispensait alors dans les abbayes royales aux jeunes filles de la noblesse pauvre. Mais Charlotte est curieuse et dévore les ouvrages de la bibliothèque de l’abbaye, Plutarque bien sûr, mais aussi le théâtre de Corneille son aïeul en ligne directe, les philosophes Voltaire, Rousseau et ce cher Abbé de Raynal qu’elle adore…
Or, le personnage est intéressant à plus d’un titre et incarne toute une époque, ce beau siècle des Lumières dont Charlotte est fille. Il est assez amusant de constater à ce sujet que Marie Anne Charlotte de Corday d’Armont qu’on n’a jamais appelée autrement que Marie est passée à la postérité sous le prénom de Charlotte qui est aussi celui de l’héroïne des « Souffrances du jeune Werther » de Goethe, le roman emblématique du XVIIIe siècle finissant qui fit pleurer toutes les jeunes filles de bonne famille à la veille de la Révolution.
Hôtel de Ville de Caen Salle du Scriptorium
Du lundi au jeudi de 9h à 17h30
Le vendredi de 9h à 16h30
Les week-ends et jours fériés de 10h à 13h et de 14h à 17h30
3€ – Exposition seule 4€ – Exposition et visite libre de l’Abbaye-aux-Hommes Gratuit – Moins de 18 ans, demandeur d’emploi et Caennais (justificatif à présenter à l’accueil)
Groupes : uniquement sur réservation